samedi 6 juin 2009

Attention aux antichutes à rappel automatique


Bien qu’ils aient la faveur de nombreuses personnes, ces antichutes présentent des inconvénients et sont sujets à des désagréments et font polémique.

Qu’ils soient à câble ou à sangle, ces appareils répondent aux prescriptions de la norme européenne EN 360.

Parfois ils sont une simple adaptation des enrouleurs de ceinture de sécurité placés dans les véhicules auxquels on a rajouté un absorbeur d’énergie afin qu’ils répondent à l’exigence d’un choc maximum de 600 daN lors de la réception d’une chute. (voir la note)

Choisir ce type d’appareils part d’une intention louable : Un fonctionnement automatique, le câble (ou la sangle) se dévidant et se rétractant au gré des déplacements de l’utilisateur.

Mais quelquefois l’achat (en nombre dans certains cas) est suivi d’une amère déception à la lecture de la notice :
La plupart d’entre eux ne sont pas prévus pour un fonctionnement horizontal ou quasi horizontal (toitures).
Ils doivent être positionnés sur un ancrage à la verticale de l’utilisateur et le déplacement par rapport à l’axe de sortie du câble ne doit pas excéder le tiers ou le quart de la longueur de câble (ou de sangle) sorti. (voir l’article dans sauvegarde des chantiers n° 271)
C’est l’appareil qui doit être positionné sur l’ancrage et non pas le connecteur en bout de sangle.
Ils ne tolèrent en général pas de facteur de chute.

Ils fonctionnent mal (voir pas du tout) en cas de glissade ou de chute ralentie, car le blocage nécessite une vive accélération. (Voir note)

Combien d’utilisateurs sont en danger sans le savoir ?

Combien de revendeurs connaissent ces restrictions ?


La bonne nouvelle est que l’on commence à voir des appareils certifiés EN 360 pour une utilisation horizontale (en particulier chez Neofeu) mais ils sont encore rares.
Dans certains cas cela a obligé à une modification importante du mécanisme par rapport au modèle fonctionnant uniquement en vertical.
Il vaut donc mieux lire la notice avant d’acheter et poser la question aux vendeurs.




Notes : (Extrait de la publication de Jean Paureau INRS «...Cette expertise a montré que les antichutes à rappel automatique de sangle sont conçus à partir de rétracteurs modifiés de ceintures de sécurité pour l’automobile. Les modifications consistent à ne conserver que le mécanisme de déclenchement du verrouillage sensible à l’accélération de 1 g. Mais les méthodes d’essai en usine de ces rétracteurs créent des conditions d’excitation des mécanismes déclencheurs près de 4 fois plus sévères que celles pouvant être causées par les chutes, de sorte que, lors de celles-ci, ces rétracteurs ne s’avèrent pas suffisamment sensibles. .....Dès lors, l’antichute à rappel de sangle devrait être conçu pour être sensible principalement à la vitesse du mouvement et subsidiairement seulement à son accélération. Les défauts de fonctionnement....révèlent certaines faiblesses de la certification CE des ces équipement et particulièrement de la norme NF EN 360...»
Bibliographie sommaire : Sauvegarde des chantiers n° 271. Article de Pierre Picard Symposium international sur la prévention des chutes,
Communication de Jean Paureau.



Parmi ces enrouleurs les modèles en 7 m et en 10 m sont certifiés EN 360 pour une utilisation "horizontale"

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